Définir Marc Morvan en quelques mots ? Mission impossible. Marc Morvan est un homme insaisissable, inclassable, un artiste aux multiples facettes, jamais là où on l’attend. Dans la révolte permanente, toujours aux prises avec le métal qu’il triture, qu’il malmène, qu’il déforme pour en tirer la quintessence de l’étrange et du beau. Quand nous avons rencontré Marc Morvan, dans son atelier de Quimper, c’était pour qu’il nous parle de son projet un peu fou de homard géant (13 mètres de long, antennes comprises), qui va bientôt venir se poser sur un rond point de Brest. Un homard pour les festivités de Brest 2016, mais pas n’importe quel homard, en tout cas pas du genre à se retrouver dans notre assiette, non. Une sculpture monumentale autant qu’un défi humain un peu fou, quasi exclusivement constitué de matériaux de récupération mais attention ! Pas n’importe quelle récupération. Car dans la démarche de Marc Morvan, contrairement aux apparences, tout a un sens, une signification, un engagement politique au sens noble du terme. Voilà, nous y sommes. Marc Morvan est un peu tout cela à la fois, sculpteur, ouvrier, marin pêcheur, activiste, soudeur, breton jusqu’au bout des ongles et au caractère trempé, poète comme on en fait plus et surtout grand fada devant l’éternel. Oui, fada, au sens étymologique du terme, car cet homme est de cette engeance qui parle aux fées…
Marc Morvan, sculpteur.
Avec Philippe Lengrand, nous arrivons à l’atelier de Marc Morvan, sculpteur à Quimper. Nous nous frayons un chemin dans un véritable dédale encombré de pièces de récupération de toutes sortes, un capharnüm, un inventaire à la Prévert qui n’aurait sans aucun doute pas déplu au poète. Marc nous accueille, l’homme passe de l’enthousiasme volubile aux angoisses existentielles du créateur. Nous découvrons l’énorme sculpture qui occupe ses pensées depuis des mois, un homard fait de métal, de rouille et de sueur. “Le corps est constitué du bâti moteur d’un chalutier qui avait brûlé lors des grandes manifestations dans le pays bigouden, lors des émeutes des marins pêcheurs, à la fin des années 90…” nous dit Marc, dont le visage se ferme à cette évocation. Ici, rien n’est laissé au hasard et le désordre n’est qu’apparence. Dans l’œuvre de Marc Morvan tout a un sens, la pédagogie est au service de la poésie, à moins que ça ne soit l’inverse. Ici “pas de normes iso machin“. Marc travaille à l’instinct. Quand même, un homard, drôle de choix, non ? “C’est un animal fantastique, vif, armé pour le combat !” À terme, Marc veut animer sa créature, qu’elle vive, qu’elle se déplace. On l’imagine en Don Quichotte des temps modernes, un fou se déplaçant dans sa drôle de machine.
Marc Morvan évoque sa rencontre avec le groupe LOCARMOR. “C’est une entreprise ancrée en Bretagne, spécialiste de la location de matériels pour le BTP et l’industrie avec des départements manutention et transport, experts en logistique. La capacité, la puissance de leurs matériels pour le BTP et l’industrie sont autant de relais indispensables à la réussite de ce projet et de cette création. LOCARMOR c’est aussi une entreprise capable d’innovation et d’intelligence, c’est un partenaire précieux !” Marc Morvan voit aussi l’engagement de LOCARMOR comme un signal positif donné à l’existence même de l’art. Ce poète sculpteur est un personnage décidément atypique et attachant et son œuvre monumentale va bientôt prendre vie, tel un phénix. Un autre poète, Paul Eluard, disait “Il n’y a pas de hasard. Il n’y a que des rendez-vous.” Nous avons rendez-vous avec un homard géant, né de l’imagination d’un fada, bientôt à Brest. Nous y serons.
• voir le site internet du sculpteur et poète Marc Morvan